lundi 2 février 2015

Les approches de l'évolution avant Darwin

Diverses conceptions transformistes étaient présentes en Europe au xixe siècle. Toutefois, elles restaient souvent sous l'emprise de l'idée d'une création initiale. Un des principaux apports de Darwin fut de s'en émanciper.

Darwin dessine pour la première fois un arbre représentant les relations entre organismes vivants.
Internet Archive, archive.org
La publication de L'origine des espèces, le 24 novembre 1859, fut incontestablement, selon la formule du biologiste américain Ernst Mayr (1904-2005), « un événement qui ébranla les bases du monde ». Charles Darwin y montrait que l'interprétation des espèces vivantes qui prévalait, fixiste (elles ont été créées par Dieu et sont immuables) ou essentialiste (chaque espèce est déterminée par une essence sous-jacente, un ordre naturel qui fait que l'espèce est ce qu'elle est), devait céder la place à une nouvelle conception : les espèces sont en perpétuel changement. Ce faisant, il reprenait des concepts déjà avancés par les tenants du transformisme, au point d'être accusé par certains de s'approprier des thèses préexistantes. Reprenons le cours des choses.
Certains commentateurs ont vu dans L'origine une réaffirmation de la vieille thèse du transformisme, remontant aux textes d'Empédocle ou de Démocrite, dans l'Antiquité. Pour d'autres, L'origine constituait bien une révolution conceptuelle. D'autres encore, faisant le parallèle avec l'astronomie, ont suggéré que Darwin n'avait peut-être pas été le Copernic de la biologie, mais le Kepler ou le Galilée : il proposait pour la première fois un mécanisme précis de transformation des espèces, la sélection naturelle, selon lequel des changements de caractères survenant au hasard au sein d'une espèce sont sélectionnés par l'environnement.
Des interprétations si différentes de l'œuvre de Darwin trouvent leur source dans la confusion même que crée l'idée d'« évolution », terme que Darwin n'employa lui-même que tardivement. Il est de ce fait intéressant de remonter le temps pour saisir ses différentes significations, avant de replacer la thèse de Darwin dans les conceptions de son époque.
L'idée de transformation des espèces, on le sait, ne date pas de Darwin. Sans remonter à l'Antiquité, l'Allemand Johann Wolfgang von Goethe avait proposé dès 1790, dans son Essai sur la métamorphose des plantes (traduit en français en 1837), que les feuilles, fleurs ou cotylédons d'une plante pouvaient être considérés comme la métamorphose d'une même partie. Quelques années plus tard, Jean-Baptiste Monnet de Lamarck avait notamment affirmé que l'habitude produit sur l'organisme des effets qui modifient sa conformation et celle de sa descendance.
http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-les-approches-de-l-evolution-avant-darwin-23556.php

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