lundi 23 février 2015

spéciation Tournesol

Emergence d'espèces ?

Le cas des tournesols américains


Le monde vivant se caractérise par une grande diversité des espèces. Le processus d’apparition d’une nouvelle espèce est appelé spéciation.

La définition de l'espèce est délicate et peut reposer sur des critères variés qui permettent d'apprécier le caractère plus ou moins distinct de deux populations (critères phénotypiques, interfécondité, etc.). Le concept d'espèce s'est modifié au cours de l'histoire de la biologie. Une espèce peut être considérée comme une population d'individus suffisamment isolés génétiquement des autres populations. Une population d'individus identifiée comme constituant une espèce n'est définie que durant un laps de temps fini. On dit qu'une espèce disparaît si l'ensemble des individus concernés disparaît ou cesse d'être isolé génétiquement. Une espèce supplémentaire est définie si un nouvel ensemble s'individualise.

Ici, nous étudierons le cas des tournesols américains.


Le tournesol, ou anciennement héliotrope, est une grande plante annuelle, appartenant à la famille des Astéracées , dont les fleurs sont groupées en capitules de grandes dimensions.

Aux États-Unis, il existe 67 espèces différentes de tournesols du genre Hélianthus. Certaines sont présentes dans les mêmes aires écologiques.
C’est le cas de H. annuus (tournesol annuel), H. petiolaris (tournesol à long pétiole) et
H. anomalus (tournesol anormal) qui vivent à l’ouest du pays.





Ces trois espèces possèdent le même nombre de chromosomes (2n = 34).

L’étude chromosomique de ces trois espèces a montré des similitudes :
- les chromosomes 1 à 6 sont identiques entre les trois espèces ;
- les chromosomes 10, 11, 15 et 16 sont identiques entre l’espèce H. petiolaris et
H. anormalus alors que le chromosome 16 est le même entre l’espèce H. annuus et H. anormalus.

L’espèce H. anormalus possède aussi dans son génome des chromosomes présentant leur propre remaniement n’ayant pu se réaliser qu’après au moins trois cassures, trois fusions et une duplication à partir des chromosomes des deux autres espèces.

Ces observations suggèrent que l’espèce H. anormalus a hérité son génome du remaniement chromosomique (anomalies chromosomiques) des deux autres espèces. C’est donc une espèce hybride.

Comment cette hybridation a-t-elle pu se réaliser ?

Les deux espèces parentes sont des espèces sympatriques, c’est-à-dire des espèces coexistant dans un même territoire.
Leur floraison est légèrement décalée et les pollinisateurs sont communs aux deux espèces.
Dans ces conditions, l’hybridation peut avoir lieu. Elle donne tout d’abord naissance à des hybrides de première génération F1 semi-stériles.
Puis, au fil des générations, seules subsistent les hybrides présentant des recombinaisons chromosomiques favorables. Ils sont fertiles entre eux. On aboutit ainsi à leur isolement reproducteur et donc à l’émergence d’une nouvelle espèce présentant des caractéristiques différentes des espèces d'origine.
Dans le cas du tournesol anormal, il s’acclimate mieux aux milieux très secs (d'où son surnom « Western sunflowers »)

Des simulations informatiques ont montré que la stabilisation de l’espèce hybride est rapide (25 à 60 générations seulement). La reconstitution en serre de cette hybridation conduit à la naissance d’espèces très proches génétiquement de H. anormalus.

On pense que ce processus peut survenir naturellement sans l’intervention de l’Homme.

Les populations d’individus au sein des espèces se transforment donc au cours du temps. Sous l'effet de la pression du milieu, de la concurrence entre êtres vivants et du hasard, la diversité des populations change au cours des générations. L'évolution est la transformation des populations qui résulte de ces différences de survie et du nombre de descendants.


Sources:






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