Auteur du Guide du grand oral, Stéphane de Freitas décrypte l’épreuve du bac pour bien la réussir.
Le grand oral porte sur les deux spécialités de l’élève. Ce dernier doit préparer deux sujets, sous forme de questions, qui portent sur une spécialité, ou les deux. Pour Stéphane de Freitas, l’oral, dont la prestation dure 20 mn, se déroule en quatre étapes.
1. Choix de la question
C’est un temps d’introspection important. L’élève doit choisir un sujet qui porte sur une partie du cours qui l’intéresse, en écho avec son orientation ou son projet professionnel.
2. Organisation du plan
Il peut être chronologique, dialectique, thématique… Pour chaque partie, il doit défendre deux ou trois grands axes, pas plus. Chaque axe doit être nourri avec des arguments et des exemples. L’introduction doit faire approximativement 15 % du discours, la partie centrale 70 % et la conclusion 15 %.
3. Synthétisation des idées
Le jour J, l’élève n’a ni texte ni note. Il doit donc maîtriser son discours en amont. Je lui suggère de l’écrire ligne par ligne, sur quatre pages. Ensuite d’en faire une synthèse en reprenant le plan et en résumant chaque axe par une phrase. Le document passe ainsi de quatre à deux pages. L’expérience peut ensuite être réitérée, en réduisant chaque phrase par quelques mots, un exemple concret ou une statistique clé, jusqu’à obtenir une « note de note ». L’exposé tient alors en une demi-page. Quand il récitera, l’élève n’aura qu’à se rappeler des mots-clés pour se souvenir du déroulé. Avant l’exposé, il dispose de 20 mn de préparation au terme duquel il doit fournir son plan au jury. Le travail préalable l’y aura aidé. Pour une démonstration scientifique, il peut ajouter un graphique ou un schéma.
4. Verbalisation
Selon les établissements, l’oral se passe assis ou debout. Dans les
deux cas, le corps doit être droit. Si l’élève est debout, ses jambes
seront parallèles aux épaules, les mains entre le buste et le nombril.
S’il est assis, il peut les poser sur la table ou les faire vivre devant
soi. Il faut prendre le temps d’articuler grâce à « la ponctuation du silence ».
Je préconise de remplacer une virgule par une seconde de pause, et un
point par deux, pour prendre le temps d’expliquer ses idées, les
illustrer. L’élève qui parle trop vite fatigue le jury. Il faut
privilégier le silence au « euh », qui montre une certaine fébrilité, et
renvoyer au contraire une impression de maîtrise.
La « zone grise » du grand oral reste les 10 mn de questions-réponses.
En face de l’élève, deux enseignants, dont un qui connaît bien la
matière, posent des questions dans le prolongement de l’exposé, ou des
questions d’ouverture. D’où l’intérêt de choisir un sujet qui passionne l’élève,
ou du moins qu’il connaît bien. Enfin, l’oral s’achève avec 5 mn sur son
projet professionnel. S’il n’en a pas encore, son instinct peut le
porter au moins sur un secteur d’activité. De là, il pourra concentrer
sur une spécificité. Dernier conseil : ne pas regarder ses baskets et
sourire !
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