Les
espèces de ce genre sont de la classe « Mammalia »
(mammifères) et se caractérisent par une taille moyenne ou grande,
une tête allongée et un coup long orné d'une crinière.
Ces
espèces représentent un exemple frappant de modèle d'évolution,
mais le mystère de leur grande diversité reste un sujet
d'actualité.
Les
nombreuses recherches menées sur le génome des espèces actuelles
d'équidés ainsi que, plus récemment, sur le génome du zèbre
quagga, éteint au début du XXeme siècle, mettent en évidence la
complexité de l'histoire de la spéciation chez les Equus.
C'est
la comparaison des génômes des différentes espèces d'Equus
qui permet entre autre de décrypter les adaptations génétiques et
de retracer le moment où deux espèces distinctes sont apparues sous
l'influence de différents facteurs, ce qu'on appelle
spéciation.
Les
chercheurs, en séquençant les 6 génomes de chaque espèce vivante
d'ânes et de zèbres ont élargit les bases de données et ont pu
comparer ces séquences avec celles du cheval et de l'âne
domestiques, qui étaient jusque-là les seules à avoir été
séquencées entièrement : ils ont ainsi mis en évidence 48
gènes qui ont évolué différemment ; gènes impliqués entre
autre dans l'olfaction, les réponses immunitaires, le développement,
la locomotion ou encore le comportement.
Il
est d'usage de penser que la spéciation chez les Equus a
débuté par un isolement géographique de par la large expansion que
l'ancêtre commun a connu dès son apparition il y a environ 4
millions d'années. En effet, l'histoire démographique de ce genre a
été très active. L'évolution s'est faite principalement en
Amérique du Nord, puis les représentants du genre se sont dirigés
vers l'Europe et l'Asie par migrations (dès 2,1 – 3,4 Ma). La plus
ancienne spéciation a eu lieu en Amérique du Nord. Cette très
grande dispersion est à l'origine des spéciations.
L'isolement
géographique est vecteur d'adaptations génétiques et phénotypiques
chez l'individu, adaptations qui favorisent l'appréhension de
l'environnement, de l'écosystème, la survie et la reproduction. A
plus ou moins long terme, ces divergences génétiques et
phénotypiques (quoique moindres) ont « isolé » un
groupe d'équidés par rapport à un autre, entraînant un isolement
génétique et donc, un isolement reproductif. Les espèces d'Equus
sont donc nées du fait de la large diffusion de ce genre animal sur
le globe.C'est le cas par exemple du zèbre, espèce présente
principalement sur le continent africain, qui s'est remarquablement
bien adapté à son environnement aride et riche en insectes.
Isolement
reproductif ? En vérité pour les espèces du groupe Equus,
ce n'est pas vraiment le cas. Ce qui est complexe dans le cas des
différentes espèces d'Equus, c'est qu'il existe aujourd'hui
beaucoup de cas d'hybridation malgré des différences chromosomiques
majeures en fonction des espèces du genre (de 16 à 32 paires selon
les espèces), ce qui contraste avec la théorie selon laquelle les
incompatibilités chromosomiques sont les moteurs de la spéciation
équine. On veut dire par là que malgré un nombre très variable de
paires de chromosomes chez les différentes espèces d'Equus,
il est possible de trouver de fortes ressemblances dans le génomes
des espèces équines actuelles, ce qui vient s'opposer à l'idée
que l'accumulation de réarrangements chromosomiques mène à une
isolation reproductive complète. Ceci remet en cause le critère
d'interfécondité utilisé pour définir une espèce, puisque le
terme même d'hybridation vient s'y opposer : il définit le
croisement entre deux espèces. Des espèces qui, normalement, ne
devraient pas pouvoir se reproduire car trop éloignés que ce soit
sur le point de vue génétique et/ou géographique. Chez les
Equus cependant, les cas d'hybridation nombreux suggèrent une
proximité des génomes plus importante que ne le laisserait penser
certaines études.
Si
nous prenons le cas du mulet (ou de la mule) par exemple, équidé
hybride issu des amours d'un âne et d'une jument, des études de son
caryotype ont permis de le comparer avec ceux de ses parents. D'un
phénotype nettement hybride, alliant la taille et l'étendue du
cheval et les caractéristiques de l'âne, le mulet est également
d'un point de vue physiologique très proche de l'âne : c'est
en effet un animal très robuste. D'un point de vue génétique, le
caryotype du mulet possède 63 chromosome : un parfait mélange
entre son parent maternel et paternel qui en possèdent
respectivement 64 (cheval) et 62 (âne).
Cette hybridation est possible car si le caryotype du cheval et de l'âne diffèrent ne serait-ce que de par leurs réarrangements chromosomiques, ils restent cependant très proches.
Cette hybridation est possible car si le caryotype du cheval et de l'âne diffèrent ne serait-ce que de par leurs réarrangements chromosomiques, ils restent cependant très proches.
D'autres
cas d'hybridation sont bien connues : le zébrule entre autre,
issu du croisement d'un zèbre et d'une jument, le zébrâne venant
de l'accouplement d'un zèbre et d'une anesse ou encore le bardot
issu d'une anesse et d'un étalon.
Tous
ces hybrides possèdent également 63 chromosomes. Ce nombre impair
de chromosomes hérités de leurs parents équins entraînent
fatalement leur stérilité : ne pouvant s'apparier correctement
lors de la première division de la méiose, les cellules germinales
de l'animal sont vouées à se dégénérer ; ces irrégularités
d'appariement provoquent une très faible production de gamètes
viables qui sont, de plus, difficilement fécondables.
Ces
cas d'hybridation montrent la grande plasticité chromosomique chez
les espèces Equus, capables pour la plupart de se reproduire
entre elles. Cependant, cette descendance, stérile, corrobore le
fait que le cheval et l'âne, le cheval et le zèbre ou encore le
zèbre et l'âne restent des espèces différentes quoique très
proches, issue d'un ancien et même ancêtre commun.
L'évolution
du genre Equus a comme tous été l'objet d'une longue et
lente évolution. Elle est très intéressante à étudier car les
espèces équines représentent un modèle fondamental pour la
compréhension du lien réciproque entre structure chromosomique et
diversité génétique qui mènent finalement à la spéciation au
sein d'un genre.
Liens
des sources :
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