Les membres du genre Homo sont sortis trois fois d’Afrique. La première sortie, censée être celle d’Homo erectus, était
jusqu’ici datée à 1,8 million d’années à cause de l’âge des fossiles et
des outils lithiques de type erectus du site de Dmanisi, en Géorgie. Or
voilà que l’équipe de Zhaoyu Zhu, de l’académie chinoise des sciences, a découvert en Chine des outils de pierre bien plus anciens que les vestiges de Dmanisi.
Entre 2014 et 2017, les chercheurs ont recherché des traces d’occupation sur une colline située dans le plateau de Lœss à Shangchen (à environ quatre kilomètres de là où a été trouvé l’« homme de Lantian », un Homo erectus vieux de 600 000 ans). Là, entre les épaisses couches de ce fin sédiment éolien qu’est le loess, ils ont découvert 11 strates anciennes de sol ayant été occupées par des tailleurs de pierre. Épaisse de 39 mètres, cette séquence couvre une période débutant il y a 2,12 millions d’années et se terminant il y a 1,26 million d’années. Les dizaines de choppers (galets taillés), éclats, grattoirs et autres perçoirs découverts ont été obtenus soit par percussion sur enclume (on frappe un galet sur une enclume pour détacher des éclats), soit par percussion bipolaire sur enclume (on frappe avec un percuteur un galet posé sur une enclume).
Dès lors, lesquels de ces ancêtres ont séjourné à Shangchen ? Si l’on pense à Homo, il importe de se rappeler que le plus ancien fossile réputé humain – la mandibule LD 350-1 trouvée à Ledi-Geraru, en Éthiopie – date de 2,8 millions d’années. Homo n’a donc pu se répandre en Eurasie qu’après.
Toutefois, depuis la découverte à Lomekwi, au Kenya, de pierres taillées d’époque australopithèque (3,3 millions d’années), la sortie d’Afrique d’hominiens préhumains devient aussi envisageable. Or il existe des indices allant dans ce sens. Il en est ainsi de la découverte, dans la grotte de Longgupo, dans la municipalité de Chongqing (dans le Sichuan, sur le Yang-Tsé), de dents d’un hominidé mal identifié associées à de nombreux outils taillés. Leur datation vers 2,5 millions d’années a longtemps suscité la controverse. En 2017, une équipe franco-chinoise dont fait partie Éric Boëda, de l’université de Nanterre, a soigneusement réétudié et redaté le site et confirmé cette date.
De son côté, sur le site de Masol, dans le nord de l’Inde, Anne Dambricourt-Malassé, du CNRS, a découvert avec son collègue indien Mukesh Singh des os portant des traces de découpe, dont la datation vers 2,6 millions d’années a aussi été controversée parce qu’indirecte. La situation a changé depuis : les chercheurs ont aussi mis au jour un chopper incrusté dans une strate directement datée à plus de 2,6 millions d’années. Dès lors, les constatations de Masol, de Longgupo et de Shangchen peuvent fort bien s’expliquer par la sortie d’Afrique, relativement tôt, d’hominiens préhumains tailleurs de pierre.
Alors, les tailleurs de Shangchen étaient-ils humains ou préhumains ? Pour le moment, les chercheurs en savent trop peu pour trancher.
Entre 2014 et 2017, les chercheurs ont recherché des traces d’occupation sur une colline située dans le plateau de Lœss à Shangchen (à environ quatre kilomètres de là où a été trouvé l’« homme de Lantian », un Homo erectus vieux de 600 000 ans). Là, entre les épaisses couches de ce fin sédiment éolien qu’est le loess, ils ont découvert 11 strates anciennes de sol ayant été occupées par des tailleurs de pierre. Épaisse de 39 mètres, cette séquence couvre une période débutant il y a 2,12 millions d’années et se terminant il y a 1,26 million d’années. Les dizaines de choppers (galets taillés), éclats, grattoirs et autres perçoirs découverts ont été obtenus soit par percussion sur enclume (on frappe un galet sur une enclume pour détacher des éclats), soit par percussion bipolaire sur enclume (on frappe avec un percuteur un galet posé sur une enclume).
11 strates ont été constituées au cours de périodes chaudes par l'érosion sur le plateau de Loess. C'est dans ces couches qu'ont été découvertes des pierres taillées dont l'âge varie de 1,26 à 2,12 millions d'années.Ces 82 outils portent tous des cônes de percussion et des traces de retouches, qui les distinguent clairement d’éventuels géofacts, c’est-à-dire de pierres façonnées par des processus géologiques. Quant aux divers blocs de quartzite utilisés pour produire les outils, ils semblent provenir des monts Qinling, distants de 5 kilomètres. Par ailleurs, les 11 paléosols dont proviennent les artefacts correspondent à des périodes d’incursion du climat tropical humide au-delà des monts Qinling, climat auquel étaient adaptés nos ancêtres.
Dès lors, lesquels de ces ancêtres ont séjourné à Shangchen ? Si l’on pense à Homo, il importe de se rappeler que le plus ancien fossile réputé humain – la mandibule LD 350-1 trouvée à Ledi-Geraru, en Éthiopie – date de 2,8 millions d’années. Homo n’a donc pu se répandre en Eurasie qu’après.
Toutefois, depuis la découverte à Lomekwi, au Kenya, de pierres taillées d’époque australopithèque (3,3 millions d’années), la sortie d’Afrique d’hominiens préhumains devient aussi envisageable. Or il existe des indices allant dans ce sens. Il en est ainsi de la découverte, dans la grotte de Longgupo, dans la municipalité de Chongqing (dans le Sichuan, sur le Yang-Tsé), de dents d’un hominidé mal identifié associées à de nombreux outils taillés. Leur datation vers 2,5 millions d’années a longtemps suscité la controverse. En 2017, une équipe franco-chinoise dont fait partie Éric Boëda, de l’université de Nanterre, a soigneusement réétudié et redaté le site et confirmé cette date.
De son côté, sur le site de Masol, dans le nord de l’Inde, Anne Dambricourt-Malassé, du CNRS, a découvert avec son collègue indien Mukesh Singh des os portant des traces de découpe, dont la datation vers 2,6 millions d’années a aussi été controversée parce qu’indirecte. La situation a changé depuis : les chercheurs ont aussi mis au jour un chopper incrusté dans une strate directement datée à plus de 2,6 millions d’années. Dès lors, les constatations de Masol, de Longgupo et de Shangchen peuvent fort bien s’expliquer par la sortie d’Afrique, relativement tôt, d’hominiens préhumains tailleurs de pierre.
Alors, les tailleurs de Shangchen étaient-ils humains ou préhumains ? Pour le moment, les chercheurs en savent trop peu pour trancher.
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