Arts plastiques - Option facultative toutes séries
- Sophie Taeuber-Arp (1889-1943)
En appui sur trois œuvres significatives de Sophie Taeuber-Arp, le
professeur soutiendra l'investigation de l'entrée de programme portant
sur «
la tradition, rupture et renouvellements de la
présentation : la tradition du cadre et du socle, ses ruptures et
renouvellements contemporains » (extrait du programme fixé par l'arrêté du 21 juillet 2010, B.O. spécial n° 9 du 30 septembre 2010).
Artiste particulièrement inventive, Sophie Taeuber-Arp est pleinement
inscrite dans les avant-gardes du début de XXe siècle. Elle devait
pourtant rester longtemps dans l'ombre des grandes figures masculines de
la modernité en arts plastiques. Membre de Dada, pratiquant l'art
concret bien avant que les principes en soient énoncés par Théo Van
Doesburg, elle s'est rapidement associée à des groupes d'artistes de
tendance abstraite : Cercle et Carré, Abstraction-Création ou Allianz.
Son œuvre très diverse s'exerce dans de nombreux domaines entre lesquels
elle entretient de nombreux liens, les nourrissant réciproquement de
leurs langages, de leurs esthétiques, de leurs avancées : peinture,
sculpture, danse, architecture, architecture d'intérieur, arts
décoratifs, etc. Elle devait également fonder et éditer la revue
Plastique/PLASTIC.
- Sophie Taeuber-Arp (1889-1943),
Tapisserie Dada, Composition à triangles, rectangles et parties d'anneaux,
1916, tapisserie au petit point, laine, 41 x 41 cm. Musée national
d'art moderne, Centre Georges-Pompidou, Paris. Legs Mme Ruth
Tillard-Arp, 2007 ;
- Sophie Taeuber-Arp (1889-1943), Jean ou Hans Arp (1886-1966), Théo
van Doesburg (1883-1931), L'Aubette, 1926-1928, aménagement et décors
d'un complexe de loisirs (café, restaurant, brasserie, salon de thé,
ciné-bal, caveau-dancing, salle des fêtes, etc.) sur quatre niveaux
(caveau, rez-de-chaussée, entresol et étage), Strasbourg. Premier étage
restitué de 1985 à 2006. Classée au titre des Monuments Historiques ;
- Sophie Taeuber-Arp (1889-1943),
Relief rectangulaire, rectangles découpés, rectangles appliqués et cylindres surgissants,
1936, relief en bois peint, 50 x 68,5 cm, signé et daté sur le dos : SH
Taeuber-Arp 1936. Kunstmuseum, Basel. Don de Marguerite Arp-Hagenbach,
1968.
- Les transparents de Carmontelle : d'une mise en scène de l'image aux prémices de l'histoire de l'installation
Ces œuvres et cette problématique visent à soutenir l'investigation de l'entrée du programme portant sur «
l'aspect matériel de la présentation : le support, la nature, les matériaux et le format des œuvres ».
Si l'étude des transparents réalisés par Louis Carrogis dit Carmontelle
(1717-1806) en constitue l'objet, elle est aussi le point d'entrée - y
compris dans le cadre de la pratique des élèves - vers des éléments de
comparaison avec des stratégies et des modalités de présentation
développées ultérieurement.
La part faite en arts plastiques à la sollicitation des sens du
spectateur (perceptions tactiles, synesthésiques, auditives, etc.), son
immersion ou son implication dans l'œuvre sont des caractéristiques de
la modernité, sans en être les uniques marqueurs. En matière de
présentation, la cimaise - « présentoir » frontal - s'est avérée
particulièrement propice à soutenir un système de retrait contemplatif
du regardeur. De nouvelles expériences sensibles et définitions de
l'œuvre ont été proposées par l'installation et ses prémices. Celles-ci
jouent fréquemment avec les mises en scène de l'image, le développement
de son mouvement ou de la relation du spectateur avec l'image. Quelques
précédents avant le XXe siècle, dont les transparents de Carmontelle et
leur dispositif, ont jalonné progressivement les possibilités de cet
élargissement de la conception et de la réception de l'œuvre plastique.
Axes de travail :
On étudiera les enjeux et problématiques que proposent les transparents de Carmontelle du point de vue de la présentation :
- l'émergence d'un mouvement imprimé à l'image et d'une mise en scène
de l'œuvre plastique dans les transparents de Carmontelle ;
- les caractères nomades et éphémères de la monstration des transparents et multi sensoriels de leur réception ;
- les modalités techniques du dispositif et d'organisation de l'espace de présentation chez Carmontelle.
En prenant appui sur des exemples précis, librement choisis, le
professeur enrichira cette étude des transparents de Carmontelle de leur
écho dans les pratiques contemporaines.
En appui sur des œuvres de Bill Viola, le professeur soutiendra l'investigation de l'entrée de programme portant sur «
le statut de l'œuvre et présentation » (extrait du programme fixé par l'arrêté du 21 juillet 2010, B.O. spécial n° 9 du 30 septembre 2010).
Mondialement reconnu, Bill Viola est aujourd'hui un des artistes
majeurs de l'image électronique. Né en 1951, il a grandi à l'ère des
premiers développements de l'art vidéo. Dès ses études et ses premiers
travaux d'artiste, il privilégiait ce nouveau médium pour en explorer
les multiples possibilités artistiques : captations de performances,
mises en espace des images et des moniteurs vidéo, exploitation du
potentiel plastique, sémantique, symbolique des projections sur de
grandes surfaces, etc. Au moyen d'installations intimistes ou
monumentales, ses créations interrogent le rapport au temps de l'œuvre
et au réalisme des sensations, des émotions et des expériences.
Sculptant le temps, bouleversant les perceptions, immergeant le
spectateur, Bill Viola propose une relation différente aux images
animées. Il en pousse notamment les conventions narratives pour
rejoindre parfois l'idée de « tableaux animés ». Il associe le visuel,
le sonore et l'espace. Il tire parti des appareils et des technologies
(caméras, optiques scientifiques, systèmes numériques, etc.), des
formats et des qualités des écrans (miroirs, moniteurs multiples,
rétroprojecteurs, etc.). Il joue de divers effets (ralentissements,
grossissements, pétrifications, etc.). Nombre de ses créations ouvrent
des dialogues entre la modernité du médium digital et un univers
d'images s'inscrivant dans l'histoire de l'art.
Le professeur pourra sélectionner des œuvres parmi celles indiquées
ci-après, à titre de repères, sans pour autant devoir s'y limiter :
- des bandes vidéo aux écrans plasma :
The Reflecting Pool, 1977-79 ; Chott El-Djerid, 1979 ;
Reverse Television -
Portraits of Viewers, 1983-1984 ; Deserts, 1994 ;
Walking on the Edge et
The Encounter, 2012 ;
The Dreamers, 2013 ;
- sculptures vidéo et installations :
Heaven and Earth, 1992 ;
The Sleepers, 1992 ;
The Veiling, 1995 ;
The Crossing, 1996 ;
Going Forth By Day, 2002 ;
The Tristan Project (Fire Woman et Tristan's Ascension), 2005 ;
- références aux grands maîtres :
The Sleep of Reason, 1988 ;
The Greeting, 1995 ;
The Quintet of the Astonished, 2000.
https://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=126976