Un nouveau morceau de phalange rapproche plus les Dénisoviens des Humains modernes que des Néandertaliens
Un
morceau de phalange provenant de la grotte de Dénisova (Sibérie) et
contenant de l’ADN exceptionnellement préservée a permis d’obtenir, en
2010, la séquence de son génome et a mis en évidence une population
humaine inconnue jusque-là, les Dénisoviens, proche des Néandertaliens.
Toutefois, sa morphologie est encore peu connue, par manque d’ossements
identifiés. Une équipe de l’Institut Jacques Monod (CNRS/Université de
Paris) a mesuré et photographié un autre fragment de phalange, provenant
lui aussi de la grotte de Dénisova. Grâce à la génomique, ils ont
montré que ce fragment correspondait à la partie manquante de la célèbre
phalange qui avait permis de déchiffrer le génome Dénisovien. Avec des
collègues du laboratoire PACEA (CNRS/Université de Bordeaux/Ministère de
la culture) et de l’université de Toronto (Canada), ils ont comparé ce
fragment aux phalanges de Néanderthaliens et d’humains anatomiquement
modernes. Leur analyse a montré que la phalange est très proche de
celles des humains modernes et plus éloignée de celles des
Néandertaliens. Cette proximité contraste avec les molaires et la
mandibule récemment identifiée au Tibet
qui possèdent des caractères plus archaïques. Cette mosaïque de
caractéristiques morphologiques interroge les scientifiques, à la
recherche de nouveaux ossements qui permettront de mieux caractériser
cette « troisième » humanité. Ces résultats sont publiés le 4 septembre
2019 dans
Science Advances.