mardi 4 février 2020

Un nouveau morceau de phalange rapproche plus les Dénisoviens des Humains modernes que des Néandertaliens

Archéologie
Biologie
Un morceau de phalange provenant de la grotte de Dénisova (Sibérie) et contenant de l’ADN exceptionnellement préservée a permis d’obtenir, en 2010, la séquence de son génome et a mis en évidence une population humaine inconnue jusque-là, les Dénisoviens, proche des Néandertaliens1. Toutefois, sa morphologie est encore peu connue, par manque d’ossements identifiés. Une équipe de l’Institut Jacques Monod (CNRS/Université de Paris) a mesuré et photographié un autre fragment de phalange, provenant lui aussi de la grotte de Dénisova. Grâce à la génomique, ils ont montré que ce fragment correspondait à la partie manquante de la célèbre phalange qui avait permis de déchiffrer le génome Dénisovien. Avec des collègues du laboratoire PACEA (CNRS/Université de Bordeaux/Ministère de la culture) et de l’université de Toronto (Canada), ils ont comparé ce fragment aux phalanges de Néanderthaliens et d’humains anatomiquement modernes. Leur analyse a montré que la phalange est très proche de celles des humains modernes et plus éloignée de celles des Néandertaliens. Cette proximité contraste avec les molaires et la mandibule récemment identifiée au Tibet2 qui possèdent des caractères plus archaïques. Cette mosaïque de caractéristiques morphologiques interroge les scientifiques, à la recherche de nouveaux ossements qui permettront de mieux caractériser cette « troisième » humanité. Ces résultats sont publiés le 4 septembre 2019 dans Science Advances.