Des corbeaux écolos
acteurs - 21/06/2013 par Rémi Canali (460 mots)
Hier a eu lieu la remise des prix du concours Génération développement durable, organisé par La Recherche et l’Ademe. Le prix spécial du jury est revenu à un groupe d’étudiants de l’université Lille 1 pour leur machine Ecorvidés. Elle met à contribution des oiseaux pour ramasser les déchets.
Pour ramasser des déchets dans les espaces naturels, on peut faire appel à des bénévoles. Mais ces déchets sont parfois dans des endroits peu accessibles ou dangereux.
Pour ceux-là, des étudiants de l’université de Lille 1 ont donc eu l’idée de les faire ramasser par… des oiseaux ! Plus précisément par des corvidés. Le principe : apprendre à des corbeaux, des pies ou des corneilles à rapporter des déchets abandonnés jusqu’à une machine qui les stocke.
Celle-ci, baptisée Ecorvidés, occupe un volume d’un mètre de haut sur 50 centimètres de large et d’épaisseur. Elle est composée d’un réceptacle, d’un capteur qui reconnaît l’objet apporté par l’oiseau et d’un actionneur qui distribue de la nourriture à ce dernier en récompense. Elle sera alimentée par des panneaux solaires.
Pour s’assurer que le corvidé ne dépose pas d’objet inutile – tels que des brindilles ou des feuilles – la machine disposera d’un détecteur de métaux. « Pour détecter le plastique, il va falloir attendre. C’est plus compliqué et plus coûteux », précise Sébastien Audibert, l’un des étudiants engagés dans le projet.
Cet engin s’inspire de la « Crow machine » que le technologue américain Joshua Klein a proposé en 2008. Un corbeau rapportant une pièce de monnaie à la « Crow machine » recevait une cacahuète. Joshua Klein souhaitait ainsi remédier à la mauvaise réputation des corbeaux en montrant leur utilité. Il avait aussi proposé que ces oiseaux puissent collecter des déchets.
Des travaux d’éthologie avaient par ailleurs montré leurs capacités d’apprentissage. En outre, ils vivent plusieurs dizaines d’années et sont présents sur tous les continents habités. Un inconvénient toutefois : la taille des oiseaux qui limite celle des déchets qu’ils peuvent ramasser : « Pour le moment, nous nous concentrons sur les cannettes métalliques », explique Sébastien Audibert.
Le premier prototype de la machine Ecorvidés devrait être terminé fin juin.
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