Découverte d’une nouvelle espèce marine dotée de 20 bras en Antarctique, baptisée « étoile à plumes fraise »
L’océan Austral regorge de trésors biologiques. Récemment, des chercheurs ont identifié une nouvelle espèce d’étoile à plumes singulière, baptisée « étoile à plumes fraise », élargissant notre connaissance de la biodiversité marine de la région. Cette découverte, issue d’une étude approfondie, souligne la richesse insoupçonnée des eaux antarctiques et met en avant la nécessité d’une exploration continue pour la préservation de ces écosystèmes uniques.
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L’Antarctique, cette vaste étendue glacée, demeure l’une des dernières frontières inexplorées de notre planète. Au-delà de ses paysages enneigés, ses eaux profondes recèlent une biodiversité étonnante, souvent méconnue du grand public.
Récemment, des chercheurs ont mis en lumière une créature marine singulière, l’étoile à plumes « fraise », offrant une nouvelle perspective sur la richesse de la vie sous-marine de cette région. Ses caractéristiques uniques ont suscité l’intérêt de la communauté scientifique, conduisant à la publication détaillée de cette découverte dans la revue spécialisée Invertebrate Systematics. En dévoilant des espèces jusqu’alors inconnues, cette recherche ouvre de nouvelles perspectives sur la compréhension et la préservation de l’écosystème antarctique.
Un travail de détection minutieux
L’océan Austral, malgré ses conditions extrêmes, est un réservoir de biodiversité encore largement méconnu. Une équipe de chercheurs de la Scripps Institution of Oceanography, rattachée à l’Université de Californie à San Diego, a tenté de répertorier quelques spécimens. Cette institution s’est imposée comme un centre phare de la recherche mondiale en sciences de la Terre, en particulier l’étude approfondie des océans.
Se focalisant spécifiquement sur le genre Promachocrinus, plus couramment désigné sous le terme d’étoiles à plumes antarctiques, ils ont entrepris une démarche scientifique rigoureuse. En combinant des analyses génétiques approfondies avec des études morphologiques détaillées des spécimens collectés, ils ont réussi à distinguer et à classifier plusieurs espèces au sein de ce genre. Cette méthodologie, alliant biologie moléculaire et observation physique, a permis de mettre en lumière la diversité insoupçonnée de ces étoiles à plumes dans les eaux antarctiques.
Promachocrinus fragarius, l’étoile à plumes fraise
Au cœur des découvertes réalisées par l’équipe de chercheurs se trouve une espèce particulièrement remarquable : la Promachocrinus fragarius. Cette étoile à plumes se caractérise par une morphologie singulière. Son corps central, évoquant la forme et la texture d’une fraise (bosselée et ornée d’indentations en forme de cercle) sert de base à 20 bras ondulants, conférant à l’ensemble une allure à la fois étrange et fascinante.
La créature possède deux types d’appendices, les bras inférieurs plus courts présentant une texture rayée et bosselée, tandis que les bras supérieurs, plus longs, semblent plumeux et doux.
Sa palette chromatique est tout aussi intrigante, oscillant entre des teintes pourpres profondes et des nuances de rouge sombre. Quant à son habitat, Promachocrinus fragarius a été observée à des profondeurs allant de 65 à 1170 mètres, témoignant de sa capacité à s’adapter à des environnements sous-marins variés et souvent hostiles.
Comme mentionné précédemment, la nouvelle espèce n’était pas une découverte isolée au cours de ces vastes projets de recherche. L’équipe scientifique, dirigée par Emily McLaughlin, Nerida Wilson et Greg Rouse, a également documenté plusieurs autres espèces d’étoiles à plumes antarctiques, dont trois nouvelles espèces supplémentaires.
Un écosystème encore mystérieux
La mise en lumière de Promachocrinus fragarius a cependant permis de lever le voile sur une partie des énigmes que recèlent les profondeurs marines de l’Antarctique. D’ailleurs, Rouse déclare dans un article d’Insider : « Nous sommes passés d’une espèce avec 20 bras à maintenant huit espèces — six avec 20 bras et deux avec 10 bras, sous le nom de Promachocrinus ».
Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg. En effet, les océans, et particulièrement les zones aussi reculées que l’Antarctique, abritent une multitude d’espèces encore inconnues de la science.
Dans ce contexte, les chercheurs mettent en avant un outil essentiel à la compréhension de cette biodiversité : l’analyse d’ADN. Les échantillons génétiques permettent non seulement d’identifier de manière précise et fiable les espèces, mais aussi de comprendre leurs liens de parenté, leur évolution et leur adaptation à des environnements spécifiques.
Cependant, la collecte et l’analyse de ces échantillons ne sont que le début du processus. Les auteurs rappellent avec insistance que pour véritablement appréhender la richesse et la complexité de la vie marine antarctique, un investissement continu dans la recherche est impératif. Seules des études approfondies, combinant observations sur le terrain, analyses en laboratoire et collaborations internationales, permettront de cartographier avec précision la biodiversité de cette région unique au monde. Une plus grande connaissance de ce milieu fragile est indispensable pour le préserver face aux effets du changement climatique.
VIDÉO : l’étoile à plumes antarctique Promachocrinus kerguelnsis se déplaçant dans son habitat. © National Geographic Kids
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