On a longtemps cru que l’intelligence était liée à la taille du cerveau. « Mais les éléphants en ont un plus gros que le nôtre, et en termes de proportions par rapport au reste du corps, les chimpanzés ou les dauphins sont très proches des humains », argumente le paléoanthropologue Antoine Balzeau (CNRS/MNHN).
Les chercheurs ont aussi pensé que les asymétries – certaines zones cérébrales semblent spécialisées et localisées d’un côté seulement – expliqueraient la complexité de fonctions comme le langage. Les progrès de la science sont venus battre en brèche cette hypothèse : les singes ont aussi des asymétries, et leur communication est plus complexe qu’on ne l’avait imaginée.
L’hypothèse d’un neurone propre à l’homme
L’été dernier, des chercheurs hongrois ont identifié un nouveau type de neurone peut-être propre à l’humanité – dit « neurone églantier » en raison de sa forme. Il n’existe pas chez les rongeurs, et n’a pas été observé chez d’autres animaux. Serait-ce là le secret de nos facultés cognitives ? « Je ne fonderais pas trop d’espoir là-dessus, tempère Antoine Balzeau. Quelle que soit la caractéristique que vous prenez, vous la retrouvez chez une autre espèce. On finira peut-être par identifier le neurone églantier chez des primates. »Découverte de nouvelles facultés cognitives chez les animaux
Pour les chercheurs, il est compliqué d’établir un lien de causalité strict entre l’anatomie de notre cerveau et notre place dans le monde vivant. Et surtout, étude après étude, on découvre de nouvelles facultés cognitives aux animaux. « Nous avons montré que les babouins peuvent produire des voyelles, ce que l’on croyait propre aux humains », témoigne le primatologue Joël Fagot. Idem pour la mémoire qui permet de donner du sens à des longues phrases. « Nous avons appris à des babouins à mémoriser de longues séquences. S’ils ne parlent pas comme nous, ils disposent de fonctions cognitives élémentaires utilisées dans notre langage. »
Fabien Trécourt
Par l'équipe Ça m'intéresse
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