Comme en première lecture, et malgré l'insistance des députés pour réintroduire cette disposition dans le projet de loi bioéthique, les sénateurs ont interdit la création d'embryons chimériques et transgéniques le 3 février au soir.
- Public SénatLe Sénat persiste et signe. Après l’avoir dûment modifié en commission spéciale, la haute assemblée a adopté le 3 février au soir l’article 17 du projet de loi de bioéthique interdisant la création d’embryons chimériques, que ces derniers résultent de la modification d’un embryon humain par ajout de cellules d’autres espèces ou de la modification d’un embryon animal par adjonction de cellules souches pluripotentes humaines (embryonnaires ou IPS). Les sénateurs ont également interdit « toute intervention ayant pour objet de modifier le génome d’un embryon humain », notamment grâce à la nouvelle technique du ciseau moléculaire, CRISPR-cas 9. Cette double interdiction va à l’encontre du texte adopté en seconde lecture par l’Assemblée nationale et le souhait du gouvernement.
« C’est un franchissement de la barrière des espèces »
À plusieurs reprises, mercredi soir, la ministre de la recherche, Frédérique Vidal, a tenté de réintroduire la création d’embryons chimériques dans le texte examiné. « En renonçant à des études qui nécessitent l’adjonction de cellules souches humaines dans un embryon d’animal, vous interdisez aux chercheurs des avancées dans cette voie prometteuse », a défendu la représentante du gouvernement dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg. Certes, a-t-elle reconnu, « des questions éthiques se posent mais c’est pour cela que ces travaux doivent être encadrés et faire l’objet d’une déclaration à l’Agence de Biomédecine ».
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