Vous vous demandez à quoi sert la guêpe ? Considérée comme nuisible, cet insecte a pourtant un rôle important et bénéfique pour l'écosystème.
Pour beaucoup, la guêpe représente une source de stress à l'approche des beaux jours et son simple bourdonnement fait l'effet d'un signal d'alarme. Considérée comme un nuisible, elle sème le trouble lors des pique-niques et apéros d'été, raisons pour lesquelles on cherche davantage à la repousser qu'à la protéger.
Un rôle écologique
Cet insecte mal-aimé a pourtant un rôle écologique majeur, tout comme l'abeille. "Elles permettent de contrôler les population d'insectes dans l'environnement, notamment des mouches et des moustiques", expliquait en 2020 à l'AFP Éric Darrouzet de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte de l'Université de Tours.
Dans le but de redonner ses lettres de noblesse à la guêpe, le professeur Seirian Sumner, entomologiste et écologiste comportemental à l'Université de Londres a mené une étude soulignant les nombreux services rendus par l'insecte à l'écosystème. "Nous sommes moins effrayés à l'idée d'être piqué par les abeilles car nous savons qu'elles font du bien à la planète", rappelle le scientifique dans The Guardien.
La guêpe, ancêtre de l'abeille
Publiée dans la revue Biological Reviews, ses recherches ont permis de déterminer qu'il existe 100 000 espèces de guêpes connues dont 70 000 sont parasitaires, c'est-à-dire qu'elles ne piquent pas. L'étude souligne également qu'il existe 22 000 espèces d'abeilles. Seirian Sumner explique :
Les guêpes sont les ancêtres des abeilles. Les abeilles sont donc des guêpes qui ont oublié comment chasser.
Un insecte utile pour l'agriculture
Les guêpes pourraient également se révéler être des alliées de taille dans l'agriculture pour lutter contre les insectes ravageurs et comme alternatives naturelles aux insecticides. "L'utilisation d'autres insectes prédateurs pour protéger les cultures agricoles est estimée à plus de 400 milliards de dollars par an. Pourtant, le recours aux guêpes chasseuses a à peine été envisagée", déplore les auteurs de l'étude scientifique dans la revue Biological Reviews. Un choix regrettable puisque les guêpes et les frelons sont des insectes "sociaux", vivant en colonies et donc susceptibles d'être plus efficaces que d'autres insectes plus solitaires. Les scientifiques estiment qu'il existe 1000 espèces de guêpes dites "chasseuses" et vivant en colonies.
Un venin exceptionnel
Les guêpes solitaires n'en sont pas moins utiles. "Leur venin - reconnu dans la médecine traditionnelle - contient un cocktail incroyable aux propriétés antimicrobiennes qui paralyse la proie et contient également beaucoup d'antibiotiques", détaille Seirian Sumner. Un procédé utile pour l'animal aux rayures jaunes et noires qui a pour habitude d'enterrer les proies paralysées - et bien conservées grâce à son venin extraordinaire - avec ses oeufs afin de fournir une source de nourriture direct à ses larves.
La toxine Polybia paulista présente dans le venin de la guêpe fait actuellement l'objet d'étude pour être utilisée dans la lutte contre le cancer.
La guêpe, un animal pollinisateur
Les guêpes ont aussi un rôle de pollinisateur, tout comme les abeilles. Selon l'analyse publiée par Seirian Sumner, elles joueraient un rôle dans 960 espèces végétales, dont 164 dépendraient entièrement d'elles comme les orchidées par exemple.
"Si vous les observez au microscope, vous verrez qu'elles sont extrêmement poilues et peuvent donc se recouvrir de pollen", décrit le scientifique.
Des particularités qui permettront peut-être aux guêpes de se libérer de leur image d'insecte mal-aimé.
https://www.geo.fr/environnement/la-guepe-insecte-deteste-aux-multiples-atouts-204619
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