Partie 1 (10 points) Exposé organisé de connaissances (obligatoire et spécialité) D'après sujet national, juin 2001, I
Corrigé
IntroductionLes réactions immunitaires acquises se déclenchent lorsqu’un antigène est détecté par une cellule spécialisée à la surface d’une cellule présentatrice d’antigène (CPA) qui l’exprime. À la suite de cette phase d’induction se produit une phase de stimulation des cellules effectrices. Dans le cas des réponses à médiation humorale qui impliquent la production d’anticorps, molécules effectrices formant avec les antigènes des complexes immuns détruits ensuite par phagocytose, le déclenchement de la réponse résulte de l’activation de lymphocytes B (LB) à l’origine de plasmocytes sécréteurs d’anticorps. Cette activation est due à des messagers chimiques produits notamment par des lymphocytes T4 (LT4) et par des CPA. Nous examinerons les différents étapes de ce mécanisme jusqu’à la formation des complexes immuns entre antigènes et anticorps. Présentation de l’antigène La phase d'induction commence lorsque des phagocytes comme les macrophages, ayant phagocyté et digéré des éléments étrangers portant des antigènes (bactéries par exemple), rencontrent dans les organes lymphoïdes secondaires (ganglions lymphatiques) des cellules immunocompétentes capables de reconnaître par leur récepteur spécifique un déterminant antigénique (épitope) qu’elles leur présentent. En effet, les macrophages expriment, en association avec les molécules du CMH, les déterminants antigéniques issus des produits de la phagocytose. Les lymphocytes T4 auxiliaires (LT4) qui sont capables de se lier à l’antigène présenté par la CPA sont sélectionnés (sélection clonale). Stimulation des LT4 et des LB La liaison entre LT4 et CPA aboutit à la sécrétion par ces dernières de messagers chimiques, les cytokines (interleukines notamment) qui stimulent les LT4 sélectionnés. Les LT4 répondent à ces messages en proliférant et en sécrétant eux mêmes des cytokines. Ces dernières agissent sur des lymphocytes B. Toutefois, seuls les LB reconnaissant le même antigène que les LT4 sont stimulés. D’autre part, certains LT4 se transforment en lymphocytes mémoire. La production des anticorps La stimulation des LB provoque leur prolifération, leur différenciation en plasmocytes et la production d’anticorps. Ce sont ces derniers qui, en se liant aux antigènes, vont former des complexes antigène anticorps permettant de les neutraliser car ils ont la même spécificité que les cellules à l’origine de la réponse. Le schéma ci-dessous résume l’ensemble de ces phénomènes. | |||
Mécanismes de la production d'anticorps | |||
Conclusion Ainsi, les CPA ayant phagocyté un antigène étranger sont capables de déclencher une réponse aboutissant à la formation de complexes antigène anticorps selon une cascade d’interactions cellulaires par voie essentiellement chimique intéressant CPA, lymphocytes T4 et B. Toutefois, la réponse immunitaire humorale ne se termine pas avec la formation des complexes antigène anticorps qui doivent être éliminés de l’organisme. Cette fonction est assurée également par des cellules phagocytaires comme les macrophages mais aussi les granulocytes. Partie 2-1 (4 points) Exploitation de documents (obligatoire et spécialité) D'après sujet national, juin 2001, II De nombreux arguments depuis l’échelle moléculaire jusqu’à celle des organismes et des populations accréditent l’idée d’évolution. Les documents présentés illustrent notamment l’évolution des vertébrés à partir de l’anatomie comparée et à partir de l’évolution d’une famille d’hormones polypeptidiques. Comme une protéine est codée par un gène, l’étude de l’évolution moléculaire est révélatrice des mécanismes génétiques en cause. L’évolution des espèces Le document 1 présente le squelette du membre antérieur de six vertébrés, deux fossiles et quatre actuels. Il montre que chez chacun d’eux, le squelette du membre est formé des mêmes pièces osseuses, humérus, radius et cubitus, main. Toutefois, la forme et l’agencement des os varient selon l’espèce considérée. Bien qu’assurant des fonctions différentes, nage chez le poisson, vol chez l’archæoptéryx et l’oiseau, locomotion chez l’amphibien et le reptile, préhension chez l’homme, il s’agit d’organes homologues car ils sont formés des mêmes pièces ayant la même origine embryonnaire. Communs à tous les vertébrés tétrapodes actuels, ils montrent que ces derniers ont un ancêtre commun disparu dont le membre antérieur comportait déjà les mêmes os. Ce type de membre est apparu chez des poissons et a ensuite évolué différemment chez les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Ainsi, les espèces actuelles dérivent des espèces plus anciennes au cours de l’évolution et les vertébrés tétrapodes actuels descendent d’un poisson chez lequel les membres typiques de ce groupe sont apparus. En outre, une telle radiation évolutive est rendue possible parce que le même plan d’organisation se prête à de nombreuses variations permettant des fonctions différentes (vol, nage, etc.). Si les structures anatomiques évoluent au cours de l’évolution, c’est qu’il en est de même des gènes. Le document 2 illustre ainsi l’évolution moléculaire. Mécanismes génétiques Le document 2 présente la structure primaire (séquence) de trois hormones polypeptidiques des vertébrés, la vasotocine, l’ocytocine et la vasopressine (ADH). Leur séquence est très proche puisque sur neuf acides aminés il n’y a qu’un seul acide aminé qui diffère entre la vasotocine et les deux autres. Cette similitude de séquence est interprétée comme le signe d’une origine commune de ces molécules et des gènes qui les codent. En outre, le tableau du document montre que la vasotocine est la plus ancienne des trois, apparue chez les poissons osseux où elle est seule présente. L’ocytocine et la vasopressine résulteraient d’une duplication du gène de la vasotocine. L’ocytocine, présente chez les amphibiens apparus il y a 360 Ma date donc de cette époque tandis que la duplication du gène ayant abouti à l’ADH, présente chez les mammifères date de 200 Ma. Les séquences montrent que c’est le gène de la vasotocine qui a été dupliqué deux fois car l’ocytocine et l’ADH ne diffèrent chacune de la vasotocine que par un seul acide aminé et donc que leurs gènes ne diffèrent que par un seul codon. Comme les mutations réverses sont rares, on en déduit que les gènes de l’ocytocine et de la vasopressine résultent d’une duplication du gène de la vasotocine sur deux autres chromosomes suivie dans chaque cas d’une mutation différente, la première datée de l’apparition des amphibiens, la seconde de celle des mammifères. Ce mécanisme d’évolution des gènes est connu aussi pour d’autres protéines, par exemple les hémoglobines. De tels mécanismes d’évolution génétique peuvent notamment expliquer la complexification du génome au cours de l’évolution. En effet, les gènes dupliqués peuvent évoluer indépendamment aboutissant à de nouvelles protéines sans que les fonctions de la protéine initiale soient modifiées. Conclusion Ainsi, non seulement les documents accréditent l’idée de parentés entre espèces différentes et d’évolution biologique mais ils montrent en outre que des mécanismes génétiques peuvent expliquer l’origine d’innovations majeures au cours de l’évolution.
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mercredi 16 avril 2014
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