Homo erectus gravait des coquillages
archéologie - 05/12/2014 par Bérénice Robert (463 mots)
Le plus vieil exemple de gravure abstraite a été découvert sur un coquillage trouvé sur l’ile de Java. Il serait l’oeuvre d’Homo erectus.
La plus ancienne gravure géométrique : voilà ce qu’a découvert une équipe néerlandaise, française et australienne, sur un coquillage mis au jour à Trinil sur l’Ile de Java. Le graveur ? L’homme de Java ou Homo erectus,
le seul hominidé présent dans cette partie du monde à l’époque à
laquelle ont été datés les coquillages, il y a entre 540 000 et 430 000
ans. De quoi relancer le débat autour de l’apparition d’un comportement
abstrait chez l’homme. Avant de devenir Sapiens, le genre Homo maniait donc déjà les symboles.
Le coquillage gravé dormait au Museum d’Histoire Naturelle de Leyde, dans la collection du néerlandais Eugène Dubois qui a fouillé le site en 1891, et découvert Homo erectus. La fouille avait été effectué avec les moyens de l’époque, et n’avait pas été réétudiée avec les techniques moderne. L’ancienneté de la découverte a donc soulevé quelques suspicions quant à l’authenticité de la gravure. Comment être sûr que ce n’est pas un faux, réalisé par exemple par un des membres de l’équipe de Dubois ? Cette hypothèse est rejetée par l’équipe, qui s’est livrée à des analyses microscopiques poussées : elles ont révélé que les gravures avaient été délibérément faites avant que les coquilles ne soient enfouies et érodées au contact de la terre. Selon l’étude, le coquillage aurait été probablement gravé à l’aide d’une dent de requin, sur un coquillage frais.
Ce même outil, la dent de requin, aurait aussi été utilisé pour ouvrir le coquillage. En effet, les paléontologues ont remarqué la présence de deux petits trous au niveau du muscle adducteur antérieur, comme ceux que pourrait produire une dent de requin que l’on tourne.
Comment l'homme de Java ouvrait les coquillages... par maglarecherche
Pour en arriver là, les chercheurs se sont livrés à des expériences sur des moules vivantes de la même espèce que celles retrouvées à Trinil par Eugène Dubois. Elles suggérent que ces trous sont donc bien l’oeuvre d’Homo erectus, et prouvent qu’il était doué d’une bonne connaissance de l’anatomie du mollusque et surtout, d’une grande dextérité.
Mais ces résultats doivent encore être confirmés. Le site sur lequel les coquillages ont été trouvés n’a en effet pas été un lieu d’habitation pour Homo erectus, les ossements de l’Homme de Java et les coquillages y ont été apportés à l’occasion d’une inondation. Le lien entre les deux n’est donc pas encore définitivement établis, et certains archéologues comme Russell Ciochon, paléoanthropologue de l’Université de l’Iowa, cité par Science, soutiennent même que ces gravures auraient pu être faites… par Homo sapiens.
Pour aller plus loin :
Des signes abstraits sur des coquilles d'oeuf
Les Neendertaliens étaient artistes
Un matériel de peinture vieux de cent mille ans
Le coquillage gravé dormait au Museum d’Histoire Naturelle de Leyde, dans la collection du néerlandais Eugène Dubois qui a fouillé le site en 1891, et découvert Homo erectus. La fouille avait été effectué avec les moyens de l’époque, et n’avait pas été réétudiée avec les techniques moderne. L’ancienneté de la découverte a donc soulevé quelques suspicions quant à l’authenticité de la gravure. Comment être sûr que ce n’est pas un faux, réalisé par exemple par un des membres de l’équipe de Dubois ? Cette hypothèse est rejetée par l’équipe, qui s’est livrée à des analyses microscopiques poussées : elles ont révélé que les gravures avaient été délibérément faites avant que les coquilles ne soient enfouies et érodées au contact de la terre. Selon l’étude, le coquillage aurait été probablement gravé à l’aide d’une dent de requin, sur un coquillage frais.
Ce même outil, la dent de requin, aurait aussi été utilisé pour ouvrir le coquillage. En effet, les paléontologues ont remarqué la présence de deux petits trous au niveau du muscle adducteur antérieur, comme ceux que pourrait produire une dent de requin que l’on tourne.
Comment l'homme de Java ouvrait les coquillages... par maglarecherche
Pour en arriver là, les chercheurs se sont livrés à des expériences sur des moules vivantes de la même espèce que celles retrouvées à Trinil par Eugène Dubois. Elles suggérent que ces trous sont donc bien l’oeuvre d’Homo erectus, et prouvent qu’il était doué d’une bonne connaissance de l’anatomie du mollusque et surtout, d’une grande dextérité.
Mais ces résultats doivent encore être confirmés. Le site sur lequel les coquillages ont été trouvés n’a en effet pas été un lieu d’habitation pour Homo erectus, les ossements de l’Homme de Java et les coquillages y ont été apportés à l’occasion d’une inondation. Le lien entre les deux n’est donc pas encore définitivement établis, et certains archéologues comme Russell Ciochon, paléoanthropologue de l’Université de l’Iowa, cité par Science, soutiennent même que ces gravures auraient pu être faites… par Homo sapiens.
Pour aller plus loin :
Des signes abstraits sur des coquilles d'oeuf
Les Neendertaliens étaient artistes
Un matériel de peinture vieux de cent mille ans
Par Bérénice Robert
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