programme complet de TS 2020
Thème 1 - La Terre dans l'Univers, la vie, l'évolution du vivant
1-A Génétique et évolution
1-A-1 Le brassage génétique et sa contribution à la diversité génétique
En classe de seconde,
une première approche de la diversité génétique a été
effectuée. En classe de première S, les mutations ont été
étudiées à l'échelle moléculaire ainsi que leur contribution à
la production de diversité génétique. En classe terminale, on
étudie les aspects génétiques de la sexualité en se limitant au
cas des organismes pluricellulaires.
Bilans : divisions
cellulaires, ADN, gène, allèles, brassage génétique.
La méiose est la
succession de deux divisions cellulaires précédée comme toute
division d'un doublement de la quantité d'ADN (réplication). Dans
son schéma général, elle produit quatre cellules haploïdes à
partir d'une cellule diploïde.
Au cours de la
méiose, des échanges de fragments de chromatides (crossing-over ou
enjambement) se produisent entre chromosomes homologues d'une même
paire.
Les chromosomes
ainsi remaniés subissent un brassage interchromosomique résultant
de la migration aléatoire des chromosomes homologues lors de la 1ère
division de méiose. Une diversité potentiellement infinie de
gamètes est ainsi produite.
Des anomalies
peuvent survenir. Un crossing-over inégal aboutit parfois à une
duplication de gène. Un mouvement anormal de chromosomes produit une
cellule présentant un nombre inhabituel de chromosomes. Ces
mécanismes, souvent sources de troubles, sont aussi parfois sources
de diversification du vivant (par exemple à l'origine des familles
multigéniques).
Objectifs et
mots-clés. Brassage génétique inter et intrachromosomique au cours
de la méiose. Diversité des gamètes. Stabilité des caryotypes.
Au cours de la
fécondation, un gamète mâle et un gamète femelle s'unissent :
leur fusion conduit à un zygote. La diversité génétique
potentielle des zygotes est immense. Chaque zygote contient une
combinaison unique et nouvelle d'allèles. Seule une fraction de ces
zygotes est viable et se développe.
Objectifs et
mots-clés. La fécondation est abordée à partir d'un exemple
choisi chez une espèce animale présentant un cycle monogénétique
diplophasique.
1-A-2 Diversification génétique et diversification des êtres vivants
L'association des
mutations et du brassage génétique au cours de la méiose et de la
fécondation ne suffit pas à expliquer la totalité de la
diversification génétique des êtres vivants. Il s'agit ici de
donner une idée de l'existence de la diversité des processus
impliqués, sans chercher une étude exhaustive. En outre, une
diversification des êtres vivants n'est pas toujours liée à une
diversification génétique.
Bilans : processus
de diversification du vivant.
D'autres
mécanismes de diversification des génomes existent : hybridations
suivies de polyploïdisation, transfert par voie virale, etc.
S'agissant des
gènes impliqués dans le développement, des formes vivantes très
différentes peuvent résulter de variations dans la chronologie et
l'intensité d'expression de gènes communs, plus que d'une
différence génétique. Une diversification des êtres vivants est
aussi possible sans modification des génomes : associatio ns (dont
symbioses) par exemple.
Chez les
vertébrés, le développement de comportements nouveaux, transmis
d'une génération à l'autre par voie non génétique, est aussi
source de diversité : chants d'oiseaux, utilisation d'outils, etc.
1-A-3 De la diversification des êtres vivants à l'évolution de la biodiversité
La biodiversité a été
définie et présentée comme produit et étape de l'évolution. Dans
les classes précédentes, il a été montré que des individus
porteurs de diverses combinaisons génétiques peuvent différer par
leurs potentiels reproducteurs (plus grande attirance sexuelle
exercée sur le partenaire ; meilleure résistance à un facteur du
milieu, aux prédateurs ; meilleur accès à la nourriture, etc.).
Cette influence, associée à la dérive génétique, conduit à une
modification de la diversité génétique des populations au cours du
temps.
Bilans
: la biodiversité et sa modification.
Sous l'effet de
la pression du milieu, de la concurrence entre êtres vivants et du
hasard, la diversité des populations change au cours des
générations. L'évolution est la transformation des populations qui
résulte de ces différences de survie et du nombre de descendants.
Objectifs et
mots-clés. On insistera sur l'existence d'une survie différentielle
et sur la diversité de l'effectif des descendants des individus qui
conduisent à une modification des populations. Sélection naturelle
et dérive génétique sont replacées dans ce cadre global.
La diversité du
vivant est en partie décrite comme une diversité d'espèces. La
définition de l'espèce est délicate et peut reposer sur des
critères variés qui permettent d'apprécier le caractère plus ou
moins distinct de deux populations (critères phénotypiques,
interfécondité, etc.). Le concept d'espèce s'est modifié au cours
de l'histoire de la biologie. Une espèce peut être considérée
comme une population d'individus suffisamment isolés génétiquement
des autres populations. Une population d'individus identifiée comme
constituant une espèce n'est définie que durant un laps de temps
fini. On dit qu'une espèce disparaît si l'ensemble des individus
concernés disparaît ou cesse d'être isolé génétiquement. Une
espèce supplémentaire est définie si un nouvel ensemble
s'individualise.
Objectifs et
mots-clés. Dans la continuité de l'approche des classes
précédentes, il convient de montrer que l'espèce est une réalité
statistique, collective et que c'est dans cette optique que la
spéciation peut être envisagée.
1-A-4 Un regard sur l'évolution de l'Homme
Homo sapiens peut être
regardé, sur le plan évolutif, comme toute autre espèce. Il a une
histoire évolutive et est en perpétuelle évolution. Cette histoire
fait partie de celle, plus générale, des primates.
D'un point de vue
génétique, l'Homme et le chimpanzé, très proches, se distinguent
surtout par la position et la chronologie d'expression de certains
gènes. Le phénotype humain, comme celui des grands singes proches,
s'acquiert au cours du développement pré et postnatal, sous l'effet
de l'interaction entre l'expression de l'information génétique et
l'environnement (dont la relation aux autres individus).
Les premiers
primates fossiles datent de - 65 à -50 millions d'années. Ils sont
variés et ne sont identiques ni à l'Homme actuel, ni aux autres
singes actuels. La diversité des grands primates connue par les
fossiles, qui a été grande, est aujourd'hui réduite.
Homme et
chimpanzé partagent un ancêtre commun récent. Aucun fossile ne
peut être à coup sûr considéré comme un ancêtre de l'homme ou
du chimpanzé.
Le genre Homo
regroupe l'Homme actuel et quelques fossiles qui se caractérisent
notamment par une face réduite, un dimorphisme sexuel peu marqué
sur le squelette, un style de bipédie avec trou occipital avancé et
aptitude à la course à pied, une mandibule parabolique, etc.
Production d'outils complexes et variété des pratiques culturelles
sont associées au genre Homo, mais de façon non exclusive. La
construction précise de l'arbre phylogénétique du genre Homo est
controversée dans le détail.
Objectif.
Appliquer au cas Homo sapiens les acquis en matière d'évolution.
1-A-5 Les relations entre organisation et mode de vie, résultat de l'évolution : l'exemple de la vie fixée chez les plantes
L'organisation
fonctionnelle des plantes (angiospermes) est mise en relation avec
les exigences d'une vie fixée en relation avec deux milieux, l'air
et le sol. Au cours de l'évolution, des processus trophiques, des
systèmes de protection et de communication, ainsi que des modalités
particulières de reproduction se sont mis en place. L'objectif de ce
thème est, sans rentrer dans le détail des mécanismes, de
comprendre les particularités d'organisation fonctionnelle de la
plante et de les mettre en relation avec le mode de vie fixé.
Bilans : schéma
général de la plante, organisation et fonction de la fleur.
Les
caractéristiques de la plante sont en rapport avec la vie fixée à
l'interface sol/air dans un milieu variable au cours du temps.
Elle développe
des surfaces d'échanges de grande dimension avec l'atmosphère
(échanges de gaz, capture de la lumière) et avec le sol (échange
d'eau et d'ions). Des systèmes conducteurs permettent les
circulations de matières dans la plante, notamment entre systèmes
aérien et souterrain.
Elle possède des
structures et des mécanismes de défense (contre les agressions du
milieu, les prédateurs, les variations saisonnières).
Objectif et
mots-clés. Il s'agit d'aboutir à une vue globale de la plante, de
ses différents organes et de leurs fonctions. Un schéma fonctionnel
synthétique permet de présenter les notions à retenir. L'étude
d'une coupe anatomique permet de repérer les deux grands types de
tissus conducteurs.
L'organisation
florale, contrôlée par des gènes de développement, et le
fonctionnement de la fleur permettent le rapprochement des gamètes
entre plantes fixées.
La pollinisation
de nombreuses plantes repose sur une collaboration animal
pollinisateur/plante produit d'une coévolution.
À l'issue de la
fécondation, la fleur se transforme en fruits contenant des graines.
La dispersion des graines est nécessaire à la survie et à la
dispersion de la descendance. Elle repose souvent sur une
collaboration animal disséminateur/plante produit d'une coévolution.
Objectif et
mots-clés. Fleur, pistil (ovaire, ovule), étamine, pollen. Fruit,
graine. Pollinisation par le vent et les animaux.
1-B - Le domaine continental et sa dynamique
En classe de première
S, l'attention s'est portée principalement sur les domaines
océaniques. On aborde ici les continents. Il s'agit de dégager les
caractéristiques de la lithosphère continentale et d'en comprendre
l'évolution à partir de données de terrain. La compréhension de
la dynamique de la lithosphère devient ainsi plus complète.
Bilans : granite,
gabbro, basalte, péridotite ; le modèle de la tectonique des
plaques ; volcanisme, recyclage des matériaux de la croûte ;
notions d'érosion, transport, sédimentation
1-B-1 La caractérisation du domaine continental : lithosphère continentale, reliefs et épaisseur crustale
La croûte continentale
affleure dans les régions émergées. L'examen de données
géologiques permet à la fois d'expliquer cette situation et de
nuancer cette vision rapide.
Les mécanismes de
formation des montagnes sont complexes. On se limite au cas des
reliefs liés à un épaississement crustal dont les indices peuvent
être retrouvés sur le terrain et/ou en laboratoire.
La lithosphère
est en équilibre (isostasie) sur l'asthénosphère. Les différences
d'altitude moyenne entre les continents et les océans s'expliquent
par des différences crustales.
La croûte
continentale, principalement formée de roches voisines du granite,
est d'une épaisseur plus grande et d'une densité plus faible que la
croûte océanique. L'âge de la croûte océanique n'excède pas 200
Ma, alors que la croûte continentale date par endroit de plus de 4
Ga. Cet âge est déterminé par radiochronologie.
Au relief positif
qu'est la chaîne de montagnes, répond, en profondeur, une
importante racine crustale.
L'épaisseur de
la croûte résulte d'un épaississement lié à un raccourcissement
et un empilement. On en trouve des indices tectoniques (plis,
failles, nappes) et des indices pétrographiques (métamorphisme,
traces de fusion partielle).
Les résultats
conjugués des études tectoniques et minéralogiques permettent de
reconstituer un scénario de l'histoire de la chaîne.
Objectifs et
mots-clés. Il s'agit de présenter trois grandes caractéristiques
continentales : épaisseur crustale, densité crustale, âges variés
et parfois très anciens. La radiochronologie des roches est fondée
sur la décroissance radioactive naturelle de certains éléments
chimiques présents dans les minéraux qui les constituent. On étudie
un exemple d'indice tectonique et un indice pétrographique de
raccourcissement.
1-B-2 La convergence lithosphérique : contexte de la formation des chaînes de montagnes
Si les dorsales
océaniques sont le lieu de la divergence des plaques et les failles
transformantes une situation de coulissage, les zones de subductions
sont les domaines de la convergence à l'échelle lithosphérique.
Ces régions, déjà présentées en classe de première S, sont
étudiées ici pour comprendre une situation privilégiée de
raccourcissement et d'empilement et donc de formation de chaînes de
montagnes.
Les chaînes de
montagnes présentent souvent les traces d'un domaine océanique
disparu (ophiolites) et d'anciennes marges continentales passives. La
« suture » de matériaux océaniques résulte de l'affrontement de
deux lithosphères continentales (collision). Tandis que l'essentiel
de la lithosphère continentale continue de subduire, la partie
supérieure de la croûte s'épaissit par empilement de nappes dans
la zone de contact entre les deux plaques.
Les matériaux
océaniques et continentaux montrent les traces d'une transformation
minéralogique à grande profondeur au cours de la subduction. La
différence de densité entre l'asthénosphère et la lithosphère
océanique âgée est la principale cause de la subduction. En
s'éloignant de la dorsale, la lithosphère océanique se refroidit
et s'épaissit. L'augmentation de sa densité au-delà d'un seuil
d'équilibre explique son plongement dans l'asthénosphère. En
surface, son âge n'excède pas 200 Ma.
Objectifs et
mots-clés. Subduction, collision. Les indices de subduction ou de
collision doivent pouvoir être reconnus sur divers types de
documents. La succession est présentée comme un scénario type,
jamais parfaitement réalisé sur le terrain. Le rôle moteur de la
traction par la lithosphère océanique plongeante complète la
compréhension de la tectonique des plaques.
1-B-3 Le magmatisme en zone de subduction : une production de nouveaux matériaux continentaux
Les zones de subduction
sont le siège d'une importante activité magmatique qui aboutit à
une production de croûte continentale.
Dans les zones de
subduction, des volcans émettent des laves souvent visqueuses
associées à des gaz et leurs éruptions sont fréquemment
explosives. La déshydratation des matériaux de la croûte océanique
subduite libère de l'eau qu'elle a emmagasinée au cours de son
histoire, ce qui provoque la fusion partielle des péridotites du
manteau sus-jacent.
Si une fraction
des magmas arrive en surface (volcanisme), la plus grande partie
cristallise en profondeur et donne des roches à structure grenue de
type granitoïde. Un magma, d'origine mantellique, aboutit ainsi à
la création de nouveau matériau continental.
Objectifs et
mots-clés. Accrétion continentale ; granodiorite ; andésite.
1-B-4 La disparition des reliefs
Tout relief est un
système instable qui tend à disparaître aussitôt qu'il se forme.
Il ne s'agit pas ici d'étudier de façon exhaustive les mécanismes
de destruction des reliefs et le devenir des matériaux de
démantèlement, mais simplement d'introduire l'idée d'un recyclage
en replaçant, dans sa globalité, le phénomène sédimentaire dans
cet ensemble.
Les chaînes de
montagnes anciennes ont des reliefs moins élevés que les plus
récentes. On y observe à l'affleurement une plus forte proportion
de matériaux transformés et/ou formés en profondeur. Les parties
superficielles des reliefs tendent à disparaître.
Altération et
érosion contribuent à l'effacement des reliefs. Les produits de
démantèlement sont transportés sous forme solide ou soluble, le
plus souvent par l'eau, jusqu'en des lieux plus ou moins éloignés
où ils se déposent (sédimentation).
Des phénomènes
tectoniques participent aussi à la disparition des reliefs.
L'ensemble de ces phénomènes débute dès la naissance du relief et
constitue un vaste recyclage de la croûte continentale.
Objectifs et
mots-clés. Il s'agit de montrer que les chaînes de montagnes sont
des systèmes dynamiques et disparaissent. Comme les matériaux
océaniques, la lithosphère continentale est recyclée en
permanence. Les mécanismes sont cependant différents, ce qui
explique que la croûte continentale puisse conserver les roches les
plus anciennes de la Terre.
Thème 2 - Enjeux planétaires contemporains
2-A - Géothermie et propriétés thermiques de la Terre
L'énergie solaire,
d'origine externe au globe terrestre, a été largement abordée dans
les programmes de sciences de la vie et de la Terre des classes de
seconde et de première. Un flux thermique dont l'origine est interne
se dirige aussi vers la surface. L'étudier en classe terminale est à
la fois prendre conscience d'une ressource énergétique possible et
un moyen de comprendre le fonctionnement global de la planète.
Bilans
: flux thermique, convection, conduction, énergie géothermique.
La température
croît avec la profondeur (gradient géothermique) ; un flux
thermique atteint la surface en provenance des profondeurs de la
Terre (flux géothermique). Gradients et flux varient selon le
contexte géodynamique. Le flux thermique a pour origine principale
la désintégration des substances radioactives contenues dans les
roches.
Deux mécanismes
de transfert thermique existent dans la Terre : la convection et la
conduction. Le transfert par convection est beaucoup plus efficace. À
l'échelle globale, le flux fort dans les dorsales est associé à la
production de lithosphère nouvelle ; au contraire, les zones de
subduction présentent un flux faible associé au plongement de la
lithosphère âgée devenue dense. La Terre est une machine
thermique.
L'énergie
géothermique utilisable par l'Homme est variable d'un endroit à
l'autre. Le prélèvement éventuel d'énergie par l'Homme ne
représente qu'une infime partie de ce qui est dissipé.
Objectifs et
mots-clés. Il s'agit de montrer le lien étroit entre la
compréhension du fonctionnement de la planète et l'utilisation par
l'Homme d'une ressource naturelle que l'on peut considérer
inépuisable. La compréhension du transfert thermique dans la Terre
permet de compléter le schéma de tectonique globale en y faisant
figurer la convection mantellique.
2-B La plante domestiquée
Les plantes (on se
limite aux angiospermes), directement ou indirectement (par
l'alimentation des animaux d'élevage) sont à la base de
l'alimentation humaine. Elles constituent aussi des ressources dans
différents domaines : énergie, habillement, construction, médecine,
arts, pratiques socioculturelles, etc. La culture des plantes
constitue donc un enjeu majeur pour l'humanité. Sans chercher
l'exhaustivité, il s'agit de montrer que l'Homme agit sur le génome
des plantes cultivées et donc intervient sur la biodiversité
végétale. L'utilisation des plantes par l'Homme est une très
longue histoire, qui va des pratiques empiriques les plus anciennes à
la mise en oeuvre des technologies les plus modernes.
Bilans : sélection
génétique des plantes ; génie génétique.
La sélection
exercée par l'Homme sur les plantes cultivées a souvent retenu
(volontairement ou empiriquement) des caractéristiques génétiques
différentes de celles qui sont favorables pour les plantes sauvages.
Une même espèce cultivée comporte souvent plusieurs variétés
sélectionnées selon des critères différents ; c'est une forme de
biodiversité. Les techniques de croisement permettent d'obtenir de
nouvelles plantes qui n'existaient pas dans la nature (nouvelles
variétés, hybrides, etc.). Les techniques du génie génétique
permettent d'agir directement sur le génome des plantes cultivées.
Objectifs et
mots-clés. Il s'agit de montrer les différentes modalités d'action
humaine sur les caractéristiques génétiques des plantes cultivées.
Thème 3 - Corps humain et santé
Dans ce thème, le
projet est d'aborder quelques sujets ayant un rapport direct avec de
grandes questions de santé en même temps que les bases
scientifiques nécessaires pour les traiter. Il s'agit de montrer que
la réflexion sur la santé ne peut être conduite sans des
connaissances scientifiques solides.
3-A Le maintien de l'intégrité de l'organisme : quelques aspects de la réaction immunitaire
Le système immunitaire
est constitué d'organes, de cellules et de molécules qui
contribuent au maintien de l'intégrité de l'organisme. Le système
immunitaire tolère habituellement les composantes de l'organisme
mais il réagit à la perception de signaux de danger (entrée
d'éléments étrangers, modification des cellules de l'organisme).
Par l'activité de ses différents effecteurs, il réduit ou élimine
le trouble à l'origine de sa mise en action. La bonne santé d'un
individu résulte d'un équilibre dynamique entretenu par des
réactions immunitaires en réponse à des dérèglements internes ou
des agressions du milieu extérieur (physiques, chimiques ou
biologiques). Chez les vertébrés, ce système comprend un ensemble
de défenses aux stratégies très différentes : l'immunité innée
et l'immunité adaptative. Bilans : la défense de
l'organisme contre les agressions ; immunité ; mémoire immunitaire.
3-A-1 La réaction inflammatoire, un exemple de réponse innée
L'immunité innée
ne nécessite pas d'apprentissage préalable, est génétiquement
héritée et est présente dès la naissance. Elle repose sur des
mécanismes de reconnaissance et d'action très conservés au cours
de l'évolution. Très rapidement mise en oeuvre, l'immunité innée
est la première à intervenir lors de situations variées (atteintes
des tissus, infection, cancer). C'est une première ligne de défense
qui agit d'abord seule puis se prolonge pendant toute la réaction
immunitaire.
La réaction
inflammatoire aiguë en est un mécanisme essentiel. Elle fait suite
à l'infection ou à la lésion d'un tissu et met en jeu des
molécules à l'origine de symptômes stéréotypés (rougeur,
chaleur, gonflement, douleur). Elle prépare le déclenchement de
l'immunité adaptative.
Objectif et
mots-clés. Organes lymphoïdes, macrophages, monocytes,
granulocytes, phagocytose, mastocytes, médiateurs chimiques de
l'inflammation, réaction inflammatoire, médicaments
anti-inflammatoires. Il s'agit sur un exemple de montrer le
déclenchement d'une réaction immunitaire et l'importance de la
réaction inflammatoire.
3-A-2 L'immunité adaptative, prolongement de l'immunité innée
Alors que
l'immunité innée est largement répandue chez les êtres vivants,
l'immunité adaptative est propre aux vertébrés. Elle s'ajoute à
l'immunité innée et assure une action plus spécifique contre des
molécules, ou partie de molécules.
Les cellules de
l'immunité adaptative ne deviennent effectrices qu'après une
première rencontre avec un antigène grâce aux phénomènes de
sélection, d'amplification et de différenciation clonales.
Les défenses
adaptatives associées avec les défenses innées permettent
normalement d'éliminer la cause du déclenchement de la réaction
immunitaire. Le système immunitaire, normalement, ne se déclenche
pas contre des molécules de l'organisme ou de ses symbiotes. Cela
est vrai notamment pour la réponse adaptative.
Pourtant, les
cellules de l'immunité adaptative, d'une grande diversité, sont
produites aléatoirement par des mécanismes génétiques complexes
qui permettent potentiellement de répondre à une multitude de
molécules. La maturation du système immunitaire résulte d'un
équilibre dynamique entre la production de cellules et la répression
ou l'élimination des cellules autoréactives.
Objectif et
mots-clés. Cellule présentatrice de l'antigène, lymphocytes B,
plasmocytes, immunoglobulines (anticorps), séropositivité,
lymphocytes T CD4, lymphocytes T auxiliaire, interleukine 2,
lymphocytes T CD8, lymphocytes T cytotoxiques ; sélection,
amplification, différenciation clonales. L'exemple d'une infection
virale (grippe) fait comprendre la mise en place des défenses
adaptatives et comment, en collaboration avec les défenses innées,
elles parviennent à l'élimination du virus. On insistera sur la
réponse adaptative à médiation humorale. On profitera de cette
étude pour signaler le mode d'action du VIH et la survenue de
maladies opportunistes dans le cas du Sida. L'existence d'une
maturation du système immunitaire n'est présentée que de façon
globale.
3-A-3 Le phénotype immunitaire au cours de la vie
Une fois formés,
certains effecteurs de l'immunité adaptative sont conservés grâce
à des cellules-mémoires à longue durée de vie.
Cette mémoire
immunitaire permet une réponse secondaire à l'antigène plus rapide
et quantitativement plus importante qui assure une protection de
l'organisme vis-à-vis de cet antigène.
La vaccination
déclenche une telle mémorisation. L'injection de produits
immunogènes mais non pathogènes (particules virales, virus
atténués, etc.) provoque la formation d'un pool de cellules
mémoires dirigées contre l'agent d'une maladie. L'adjuvant du
vaccin déclenche la réaction innée indispensable à l'installation
de la réaction adaptative.
Le phénotype
immunitaire d'un individu se forme au gré des expositions aux
antigènes et permet son adaptation à l'environnement. La
vaccination permet d'agir sur ce phénomène. La production aléatoire
de lymphocytes naïfs est continue tout au long de la vie mais, au
fil du temps, le pool des lymphocytes mémoires augmente.
Objectif et
mots-clés. Mémoire immunitaire, vaccins. Il s'agit de faire
comprendre la base biologique de la stratégie vaccinale qui permet
la protection de l'individu vacciné et de la population. On indique
que l'adjuvant du vaccin prépare l'organisme au déclenchement de la
réaction adaptative liée au vaccin, un peu comme la réaction
inflammatoire prépare la réaction adaptative naturelle.
3-B Neurone et fibre musculaire : la communication nerveuse
En partant des acquis
de la classe de seconde, il s'agit d'apporter une compréhension plus
fine du système neuromusculaire et de comprendre un test médical
couramment utilisé. C'est aussi l'occasion d'apporter les
connaissances indispensables concernant le neurone et la synapse.
Bilan : neurone,
synapse chimique ; plasticité cérébrale.
3-B-1 Le réflexe myotatique, un exemple de commande réflexe du muscle
Le réflexe
myotatique sert d'outil diagnostique pour apprécier l'intégrité du
système neuromusculaire : par un choc léger sur un tendon, on
provoque la contraction du muscle étiré (exemple du réflexe
rotulien ou achilléen).
Le réflexe
myotatique est un réflexe monosynaptique. Il met en jeu différents
éléments qui constituent l'arc-réflexe.
Le neurone moteur
conduit un message nerveux codé en fréquence de potentiels
d'actions.
La commande de la
contraction met en jeu le fonctionnement de la synapse
neuromusculaire.
Objectifs et
mots-clés. Les éléments de l'arc-réflexe : stimulus, récepteur,
neurone sensoriel, centre nerveux, neurone moteur, effecteur (fibre
musculaire). Caractéristiques structurales et fonctionnelles du
neurone (corps cellulaire, dendrite, axone, potentiels de repos et
d'action). Synapse chimique (bouton synaptique, neuromédiateur -
acétylcholine, exocytose, fente synaptique, récepteur
post-synaptique, potentiel d'action musculaire). Codage électrique
en fréquence, codage chimique en concentration.
3-B-2 De la volonté au mouvement
Si le réflexe
myotatique sert d'outil diagnostique pour identifier d'éventuelles
anomalies du système neuromusculaire local, il n'est pas suffisant
car certaines anomalies peuvent résulter d'anomalies touchant le
système nerveux central et se traduire aussi par des
dysfonctionnements musculaires. Ainsi, les mouvements volontaires
sont contrôlés par le système nerveux central.
L'exploration du
cortex cérébral permet de découvrir les aires motrices
spécialisées à l'origine des mouvements volontaires. Les messages
nerveux moteurs qui partent du cerveau cheminent par des faisceaux de
neurones qui descendent dans la moelle jusqu'aux motoneurones. C'est
ce qui explique les effets paralysants des lésions médullaires. Le
corps cellulaire du motoneurone reçoit des informations diverses
qu'il intègre sous la forme d'un message moteur unique et chaque
fibre musculaire reçoit le message d'un seul motoneurone.
Objectifs et
mots-clés. Motoneurone, aire motrice. En se limitant à
l'exploitation d'imageries cérébrales simples, il s'agit de montrer
l'existence d'une commande corticale du mouvement.
3-B-3 Motricité et plasticité cérébrale
Le système
nerveux central peut récupérer ses fonctions après une lésion
limitée. La plasticité des zones motrices explique cette propriété.
La comparaison
des cartes motrices de plusieurs individus montre des différences
importantes. Loin d'être innées, ces différences s'acquièrent au
cours du développement, de l'apprentissage des gestes et de
l'entraînement. Cette plasticité cérébrale explique aussi les
capacités de récupération du cerveau après la perte de fonction
accidentelle d'une petite partie du cortex moteur. Les capacités de
remaniements se réduisent tout au long de la vie, de même que le
nombre de cellules nerveuses. C'est donc un capital à préserver et
entretenir.
Objectifs et
mots-clés. En s'appuyant sur les notions sur la plasticité
cérébrale acquise en première par l'étude de la vision, il s'agit
de montrer que cette plasticité affecte aussi le cortex moteur et
l'importance de cette plasticité, tant dans l'élaboration d'un
phénotype spécifique que dans certaines situations médicales.
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