A la naissance, le cerveau subirait une "initialisation"
Au moment de la naissance, notre cerveau subit des modifications de structure qui le préparent à affronter le monde.
Sébastien Bohler / http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-a-la-naissance-le-cerveau-subirait-une-initialisation-32359.phpEn l’absence de sérotonine, ont observé les chercheurs, les neurones les plus proches renforcent leurs liens, tandis que les plus éloignés les affaiblissent. Il en résulte la formation d’ilôts fonctionnels, que l’on peut observer comme un maillage sur le cortex des petits rats étudiés pour l’expérience.
Une carte cérébrale pour affronter le monde
Ce maillage représente la formation d’unités de traitement fonctionnelles, les colonnes corticales. Les colonnes corticales sont de minuscules taches à la surface du cerveau, qui se prolongent verticalement vers l’intérieur, comme des cylindres regroupant des milliers de neurones établissant des liens préférentiels. Chaque colonne corticale est peut être comparé à un module informatique chargé du traitement d’une information bien particulière. En l’occurrence, elle est reliée à une moustache du rat (qu’on appelle aussi vibrisse). Le rat explore son environnement en promenant ses moustaches sur les objets avoisinants, et la stimulation de la moustache est transmise à la colonne corticale, qui l’analyse à l’aide de ses semblables, pour établir une carte physique de l’environnement.Le cerveau du nouveau-né crée donc très rapidement ses colonnes corticales, en réponse à cette chute de sérotonine au moment de la naissance. Naturellement, la fonction de cette adaptation soudaine est très claire : il s’agit d’affronter le monde à l’aide de moyens d’exploration matures.
Qu’est-ce qui provoque cette chute de sérotonine ? Les mécanismes précis restent inconnus, mais c’est bel et bien l’événement de la sortie de l’utérus qui constitue l’événement déclencheur. En provoquant des naissances prématurées, les chercheurs ont constaté que la baisse de sérotonine intervenait elle aussi plus tôt, toujours au moment de la naissance, et que cela permettait au raton de hâter son adaptation au monde extérieur.
Chez le petit humain, c’est d’abord le toucher au niveau des lèvres, et l’odorat pour trouver le sein nourricier, qui pourraient subir cette initialisation, véritable baptême du feu de la vie.
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