lundi 16 février 2015

Exemple de spéciation

Une nouvelle espèce d’ours : le Pizzly
Pizzly




Une nouvelle espèce d’ours a été récemment découverte. Son nom: Pizzly (ou Grolar) est une contraction des mots anglais « polar bear » (ours polaire) et « grizzly bear » (grizzly).

En 2006, un chasseur a tué un ours avec une fourrure blanche et des taches marron sur l’île de Banks au Nord Ouest du Canada. Des analyses ADN ont prouvé qu’il était issu d’un croisement naturel entre le Grizzly américain et l’Ours polaire. C’est le premier cas d’hybridation d’individu sauvage officiellement reconnu.

Le Pizzly est un hybride fertile, cela signifie qu’il s’agit d’un croisement entre deux espèces distinctes. Ces deux espèces vont alors tendre à se mélanger génétiquement jusqu’à obtenir une seule espèce et disparaître.
Selon la définition de l'espèce, deux individus appartiennent à la même espèce s'ils peuvent se reproduire ensemble et que leurs descendants ne sont pas stériles. Or, d’après les critères morphologiques, physiologiques et comportementaux, on peut clairement établir que le Grizzly et l’Ours polaire sont 2 espèces différentes. En effet, les ours polaires et les grizzlys ont des caractéristiques différentes : notamment la couleur de leur pelage, la forme de la griffes, leur alimentation, leur milieu de vie… De plus, puisque ces 2 espèces ne vivent pas au même endroit, elles ne sont pas censées se rencontrer et se reproduire ensemble.

Grizzly Ours polaire

On sait que la divergence entre l'ours brun et l'ours polaire est très récente à l'échelle des temps géologiques. Alors, l’ours polaire n'a sans doute pas eu le temps de présenter des différences génétiques majeures avec le grizzly, ce qui pourrait expliquer la formation d'hybrides fertiles entre eux. Si l’Ours brun et l’Ours polaire sont très proches génétiquement, ils peuvent avoir gardé la possibilité de se reproduire ensemble, en donnant des descendants féconds.
L’apparition de cette espèce est en partie due au réchauffement climatique. En effet, avec la fonte de la banquise, l'ours blanc est repoussé vers le sud du Canada tandis que l'ours brun remonte davantage vers les forêts du nord. Les deux espèces vivent donc parfois sur un territoire commun.

Grizzli
Ours polaire
Prizzly
(répartition des différentes espèces d’Ours sur Terre)

De plus, la fonte de la banquise entraîne un déclin de la population de l'ours polaire. Cette baisse diminue la probabilité de rencontre entre un mâle et une femelle et les poussent donc à se reproduire avec une espèce proche comme le grizzly.
(Observations satellites réalisées par le site The Cryosphere Today
montrant l’état de la banquise (en rose) en 1980 et en 2010)

En conclusion, l'ours blanc et le grizzly sont donc deux espèces incomplètement isolées, et le pizzly correspondrait à une population phénotypiquement instable d'hybrides, géographiquement localisée mais pas isolée. 
Cependant, la formation d'hybrides fertiles entre les ours polaires et les ours bruns n'est pas le seul exemple d'hybridation actuelle chez les mammifères. Les scientifiques ont constaté qu'il y a de plus en plus d'espèces hybrides en Arctique, comme une baleine croisée avec un narval ou également des métissages chez les phoques ou les poissons.

Enfin, les chercheurs sont plus ou moins optimistes face à cette découverte. Certains scientifiques pensent que le pizzly pourrait avoir des difficultés d’adaptation, comme par exemple la résistance au grand froid ou une moins bonne capacité à nager par rapport à l’ours polaire. D’autres craignent que cet hybride finisse par remplacer l’ours polaire accélérant encore davantage la disparition de cette espèce tandis que pour certains scientifiques cette éventualité est un espoir pour cet ours en voie de disparition, dont l’avenir est aujourd’hui très préoccupant (à cause de la chasse, le réchauffement climatique,..) de continuer à se perpétuer à travers le pizzly.

Sources des informations et des images :

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