Certains insectes Diptères
(Culex, Aèdes, Drosophila) dont les gamètes sont parasités par des
Rickettsies ou par des bactéries du genre Wolbachia → Spéciation
par isolement reproductif (les gamètes infectés par les rickettsies
ne sont pas « compatibles » avec les gamètes non infectés).
Commençons
par une définition ; les diptères sont un ordre d’insectes
qui regroupe principalement les mouches, les moustiques et les taons.
Du latin dipteros,
emprunté au grec ancien δίπτερος
(dipteros)
« ayant deux ailes ». Les diptères sont donc des
insectes possédant deux ailes.
Les
culex, les aèdes ainsi que les drosophiles font partis des cette
famille des diptères. Mais qui sont ces insectes plus précisément?
-Tout
d’abord le culex, il définit un genre
de moustiques
dont plusieurs espèces sont vecteurs
de maladies importantes chez les oiseaux, les humains ainsi que chez
d’autres animaux. Ces maladies sont telles que la fièvre
du Nil occidental (West
Nile) ou le paludisme
aviaire par exemple.
-L’aède
est aussi un moustique qui est présent sur toute la planète, il
tire son nom du grec ancien, qui signifie « déplaisant »,
et qui se justifie par la très forte nuisance que ce genre de
moustique très agressif entraîne et par sa piqûre très
douloureuse. L’espèce la plus connue est l’aède albopictus, en
effet, ce moustique est aussi appelé le moustique tigre dû à son
corps tigré. Ce moustique est capable de transmettre la dengue ou le
chikungunya s’il a piqué un sujet infecté auparavant. Rappelons
que la fièvre de la dengue touche environ 100 millions de personnes
dans les tropiques chaque année et que 40 000 personnes en meurent.
-La
drosophile quant à elle est une mouche caractérisée par sa couleur
brun-roux, elle est aussi appelée « mouche du vinaigre »
ou « mouche du fruit » car elle aime se nourrir de
fruits et pondre ses œufs à l'intérieur.
Le nom « drosophile » est une adaptation scientifique
moderne du grec
δρόσος,
drósos,
qui veut dire « rosée ».
« Les
biologistes ont commencé à s'intéresser à la possibilité
d'attaquer des insectes vecteurs de
maladies
avec une bactérie pathogène,
Wolbachia,
dès les années 1950 »,
témoigne Scott O'Neill.
Ces
bactéries du genre
Wolbachia
sont des symbiotes vivant dans le cytoplasme des cellules de leur
hôte. Elles infectent surtout des arthropodes, dont 70% des
insectes. Chez la drosophile par exemple (la mouche du vinaigre ou du
fruit), ces bactéries sont transmises par la femelle infectée à sa
descendance par l’intermédiaire de ses ovocytes. Ainsi toute sa
descendance sera aussi infectée. De plus, grâce à cette bactérie,
on a pu voir qu’il y a un plus grand nombre de cellules souches
germinales chez les mouches infectées que chez les mouches non
infectés, en effet, les mouches infectées pondent à peu près
quatre fois plus d’œufs que les mouches non infectées.
Chez
le mâle diptère, les bactéries sont éliminées lors de la
maturation des spermatozoïdes, lors de l’évacuation du
cytoplasme, mais ceux-ci en conservent tout de même l’empreinte.
Ainsi, lors de la fécondation de l'ovule, les noyaux ne fusionnent
pas bien. Les chromosomes du père restent dans le cytoplasme, ce qui
fait que l’embryon est haploïde à la place d’être diploïde,
cela conduit à la mort de l’embryon. Une incapacité à se
reproduire, dite incompatibilité cytoplasmique, pourrait donc être
considérée comme un mode rapide de spéciation.
Il
faut aussi savoir que les croisements entre femelles non infectées
et mâles infectés sont stériles, alors qu’au contraire, les
femelles infectées peuvent avoir une descendance avec n'importe quel
mâle. Cela est donc avantageux à la reproduction des secondes, et
permet à la bactérie de bien se disperser dans une population.
Maturation
de la « chambre » contenant les œufs (en
bleu) chez la
mouche (de haut en
bas). Les
bactéries Wolbachia
(en vert)
infectent les cellules entourant les cellules souches germinales (en
rouge).
En
conclusion, l’importation de ces bactéries qui affectent les
gamètes de certains insectes diptères comme le culex, l’aède ou
encore la drosophile a permis la régulation de certaines maladies
qui étaient transmises par ces insectes. Grâce à ces bactéries,
les insectes soit ne peuvent plus se reproduire si la femelle ne
possède pas la bactérie mais que le mâle la possède, soit peuvent
se reproduire et transmettre la bactérie aux générations futures
puisque la femelle infectée la transmet à sa descendance. La
découverte de ces bactéries symbiotiques conduit à une spéciation
plus rapide et ainsi à la diminution de certaines maladies chez les
hommes comme la dengue, le chikungunya, la fièvre
du Nil occidental ou encore le paludisme
aviaire. Ceci montre les grandes avancées scientifiques
réalisables aujourd’hui.
http://www.larecherche.fr/actualite/evenement/immuniser-moustiques-eradiquer-dengue-01-10-2011-88097
Cette
bactérie permet aussi de réduire la durée de vie des diptères de
50 à 21ans. Ainsi comme ce sont le plus souvent les moustiques les
plus âgés qui transmettent la maladie, le fait de réduire leur
durée de vie de va empêcher la transmission de la maladie
puisqu’ils mourront avant d’être infectieux.
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